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Monthly Archives: avril 2019

  • De l'invisible / © Jean Belvisi

Epi-Derme

PETIT TRAITÉ DE MOTS CUISINÉS
AU FEU D’UN CIEL EMBRASÉ

Du théâtre des opérations, sous la lumière rasante,
Se gondole la ligne de crête.
Les arbres rigolards jettent leurs feuilles dans l’arène,
Les mots, à la fête, s’y écrivent.
Cachés au regard, ils dérivent ;
Recouvrant le vallon, d’une peau …
Fantomatique,
Syllabique…

Il faut en suivre le fil.

Ce fil à la patte,
La peau qui appâte,
Est tel l’épi de blé,
Dur et endiablé,
Tendre et ourlé.

Ce fil à l’épate
Se veut câlin,
Se fait mutin,
Fait le malin.

Serre fil à l’étape,
Il en est dernier ;
On l’a remercié,
Sans s’en soucier.

Il traine la patte,
Il est cuit,
Il est névropathe,
Il l’a cru.

Se déroule alors, pensée fugace,
L’idée, sombre et folle, du rapace,
Qui, de son bec acéré, fracasse
Le crâne de l’attardé fantasque ;
Dispersant ses visions, éparses.

Dans la masse noire
D’un paysage ivoire,
Tout cela est invisible,
Au-delà du risible,

La ligne de crête peut continuer à se gondoler,
Dans le noir, Il est rarement question d’y voir.

JB

  • La marmotte / © Jean Belvisi

La marmotte

CARNET DE BORD

Rosa, rosae … Rosans,
Vallée du Buëch,
3h du matin,
Une fine pluie l’arrose.

La marmotte est tapie,
Observant l’hydre,
Arborescente,
Qui dévore
La pauvre
Lumière
Du mur
Rongé.

La marmotte frissonne
Sous un léger vent d’Est ;

L’hydre calligraphe
Est obscure ;
Elle attend,
Patiemment,
Le moment
De la curée.

Amen.

JB

  • L'appeau / © Jean Belvisi

Epiderme

L’appeau appelle
Le bruissement des elles,
Celles qui frôlent,
Celles qui enjôlent ;

L’appel apporte
Les feuilles mortes,
Celles qui se ramassent,
Comme dans une chanson,
De mon temps,
A la pelle ;

Pansons à tout va,
Sans réfléchir ;
Buvons le Scotch,Au goulot,
Sans s’étrangler ;

Travestissons les maux en petits bonheurs,
Tissons les mailles en fins connaisseurs,
Pour que de nos petites coupures,
Nous n’en payons trop cher,
Le prix …

JB

  • La nuit est en marche / © Jean Belvisi

La nuit est en marche

La nuit est en marche,
N’en déplaise au dormeur éveillé ;
La nuit est en ordre de marche,
N’en déplaise au veilleur endormi,

La lune pointe le bout de son nez,
Tel un Pinocchio menteur ;
Sérum de vérité,
Opium mérité.

La lune tire un drap de lumière,
Tel un fabliau moqueur ;
Syllabes éphémères,
Aubade printanière.

Pléiades à l’horizon,
Naïades en déraison,
Etoiles à foison,
Voiles en perdition.

Métaphores liquides,
Perdues.

Vague lueur d’un horizon englouti,
Qui,
D’un volcan rageur,
Bientôt,
En sera déglutie.

La nuit est en marche,
N’en déplaise aux faiseurs de rêves.
Et,
Qu’il en plaise aux amateurs de trêves,
La nuit est en ordre de marche.

JB